Finance

Ouvrir un petit resto à côté de sa maison pour avoir des revenus complémentaires : une excellente idée ?

Ouvrir un petit restaurant à côté de chez soi pour arrondir ses fins de mois peut sembler une bonne idée à première vue. Cependant, derrière cette apparente simplicité se cachent de nombreux pièges dans lesquels il est facile de tomber. Examinons plus en détail les avantages et les inconvénients d’une telle entreprise.

Les avantages financiers

Le premier avantage qui vient généralement à l’esprit est la possibilité de générer des revenus complémentaires. Selon le concept, la localisation et le bouche-à-oreille, les bénéfices peuvent effectivement s’avérer confortables au bout de quelques mois. Cependant, faites attention à ne pas avoir une vision trop optimiste. Entre les charges fixes, les taxes, le coût des denrées et la masse salariale si on a des employés, les frais peuvent vite grignoter les profits.

Ouvert à deux pas de son domicile, un restaurant a aussi l’avantage de limiter certains frais comme le loyer ou les frais de déplacement. Cela laisse une marge de manœuvre financière plus importante pour les premiers investissements. De plus, la proximité avec les fournisseurs locaux permet aussi de bénéficier de tarifs avantageux, au moins au début. Bien sûr, tout dépend du standing. Un restaurant gastronomique requiert un budget bien plus conséquent qu’une crêperie de quartier !

D’un point de vue fiscal, certaines niches permettent aussi d’optimiser le paiement des charges. En choisissant astucieusement son statut juridique, on peut bénéficier d’exonérations temporaires avantageuses les premières années, le temps de se constituer une clientèle fidèle. Même si toutes ces économies restent hypothétiques, elles donnent une marge de manœuvre bienvenue lors du lancement.

Enfin, le dernier avantage en matière de finance à ne pas négliger est la valorisation du patrimoine. Bien négociée, l’ouverture d’un restaurant peut significativement augmenter la valeur vénale de son habitation. Qu’il s’agisse d’une réelle plus-value revendable ou simplement d’un argument de poids en cas d’emprunt, cette majoration constituera un atout supplémentaire à moyen terme. À condition bien sûr de rester rentable !

Les pièges administratifs

Outre les aspects financiers, il ne faut pas sous-estimer le calvaire administratif que peut représenter la gestion d’un restaurant. Avec les normes d’hygiène draconiennes, les démarches kafkaïennes auprès de l’administration, les tracasseries quotidiennes avec les fournisseurs, gérer le volet bureaucratique peut vite devenir un cauchemar sans fin. Sauf à être très méthodique et organisé, préparer des dossiers complexes n’est généralement pas le point fort des cuisiniers passionnés !

Rien que le dossier d’autorisation d’ouverture donne parfois des sueurs froides. Et gare à l’oubli d’une virgule, c’est reparti pour un tour ! Côté fonctionnement quotidien, les contraintes sont légion également. On peut citer notamment :

  • les affichages obligatoires ;
  • les archivages de documents ;
  • la traçabilité impeccable des approvisionnements, etc.

Quant aux contrôles, ils reviennent très régulièrement et obéissent à des exigences de plus en plus strictes. Outre le fameux permis d’exploitation à renouveler périodiquement, les services d’hygiène effectuent des visites surprises en cuisine pour détecter le moindre écart aux procédures. Malheur au restaurateur négligent !

Dernier aspect kafkaïen : le turn-over important du personnel en restauration complique singulièrement cette gestion bureaucratique. En effet, former des collaborateurs transient à toutes ces réglementations relève du sacerdoce.

Mais en fin de compte, toutes ces charges administratives ne seront que de mauvais souvenirs si vous arrivez à rentabiliser. C’est la raison pour laquelle vous devez absolument mettre toutes les chances de votre côté, quitte à engager un professionnel pour vous aider.